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Tout Silo!
19 novembre 2009

lettre à cécile

j'aurai pu illustrer ce billet avec la photo d'hier, mais je ne savais pas...
IMGP2375.JPGelle avait claqué la porte l'an dernier, laissant des regrets derrière elle,
elle avait débarquée sur une île quasi déserte où les mots avaient repris leur danse au fil des jours.
depuis hier soir, elle a largué les amarres et quitté son île en nous obligeant au silence.

j'avais égaré au fil des mois, mes mots, mais ses mots disaient si bien ses joies, ses peines,les aléas de la vie, ses doutes et ses angoisses, ses chagrins aussi et sa quête de vérité, sa vie, ses enfants, au fil des jours et il était rare que ses mots ne retracent pas des petits morceaux de moi.
je m'abreuvais à leur lecture comme d'autres rescapées.

nous sommes restées sur l'île, elle l'a quittée et c'est un vide énorme que j'entrevois.
au-delà des mots, c'est une amie que j'espère ne pas perdre. 

cécile, tu me manques déjà.

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Commentaires
F
J'aime beaucoup ce texte de Cécile, qui met en avant le "code" et les "obligations" de la blogueuse, le sentiment de vitrine, les rapports avec les autres blogueuses parfois contradictoires. Bravo pour cette réflexion personnelle qui sort du consensuel sans être aigrie.
S
* cécile, merci pour ton message ici qui répondra à certaines ;)
C
Merci Cécile d'avoir prit la peine d'expliquer... de donner des mots à ces tours de clefs!<br /> <br /> Merci aussi de faire comprendre que l'on n'a pas de droits en venant lire un blog, mais des devoirs de respect envers celui qui nous confie des textes à lire, des photos à admirer.<br /> <br /> <br /> <br /> Je serai moins amère dorénavant, comprenant mieux ce qui peut se passer et je me dirai que voilà, le temps des confidences est passé et qu'il me faut inventer la suite, gaie et joyeuse de préférence.<br /> <br /> Pour ma part, je n'ai pas de blog, car je ne suis pas "artiste", mon écriture bof voilà... et je n'ai rien à offrir que de l'amitié.
K
Comme je comprends les mots de Cécile.<br /> <br /> Ne laissons pas les blogs se mettre au milieu du lien...
C
La lettre m'était adressée. Je me permets, avec l'accord de Silo, de faire écho aux commentaires que j'ai lus...<br /> <br /> Parfois, on ferme des portes sans s'apercevoir qu'on les claque. J'ai eu besoin de me retrouver dans un espace restreint, un lieu qui se rapprochait de celui que j'avais souhaité à l'origine, lorsque j'ai posé mes premiers mots, sans trop savoir ce qu'ils deviendraient, ce que j'avais vraiment à dire... Au départ, il s'agissait de laisser une trace, non pas pour l'extérieur, mais bien pour nous. Un journal de famille, un journal de bord, un journal intime, dont peu connaissaient l'adresse. C'était un choix. Je ne me cachais pas mais ne cherchais pas autre chose que ce que j'avais : quelques lecteurs que je connaissais bien ou que j'apprenais à connaître, qui n'attendaient rien, si ce n'était ce rendez-vous quotidien. J'ignorais l'ampleur de la toile. Pendant des mois, mes mots ont vécu seuls et ils étaient bien ainsi.<br /> <br /> Et puis, peu à peu, les visiteurs se sont faits plus nombreux. Je me suis prise au jeu, attendant toujours une réaction à ce qui restait intime, restant souvent sur ma faim. J'ai senti que je me laissais entraîner loin de mon projet de départ, que je cédais à cette ambiguïté un peu protocolaire et totalement démagogique, me sentant obligée d'ajouter quelques liens, de rendre les visites qu'on m'avait rendues. J'étais touchée, bien sûr, mais les journées n'avaient toujours que 24 heures et je perdais de plus en plus de temps en politesses... Or, je n'étais pas là pour être polie, ni même être lue, surtout pas en diagonale. J'étais là pour écrire et je me dispersais.<br /> <br /> Je me suis attachée à certains de mes lecteurs, les plus réguliers, les plus assidus. Et, moi aussi, je me suis demandée pourquoi certains se taisaient un jour. Pour certains je me suis inquiétée. J'en ai voulu à d'autres de ne pas laisser de traces, de venir de temps en temps, de ne pas lire vraiment... Il n'y a pas de lecteur parfait, certes, mais j'ai toujours aimé la fidélité, de celle qui tisse vraiment une jolie toile autour d'un nom. <br /> <br /> Un jour, j'ai compris que je nous avais mis en vitrine, mes mots, mes enfants et moi... Ce n'était pas ce que je voulais et je m'éloignais de plus en plus de moi-même, me forçant parfois, acceptant que certaines commentent les tenues des filles après un texte qui disait mes doutes... Je ne me sentais pas blogueuse, mais aux yeux des autres, j'en étais une et je n'étais presque que ça, un membre d'une grand famille qui comprend des codes et certaines obligations...<br /> <br /> Le jour où j'ai découvert que certains de mes textes et photos avaient été copiés, il m'a paru clair qu'il me fallait quitter ce monde qui n'était pas fait pour moi, avouer que non, en effet, je ne pouvais être l'amie de toutes celles qui se retrouvaient en moi, que j'avais oublié mes amies d'avant pour faire de nouvelles rencontres, que le blog avait envahi les conversations et les emplois du temps, que j'avais cherché à plaire et que ce n'était pas moi... Alors, de mon côté, je n'ai pas entendu le fracas d'un claquement de porte, mais juste le cliquetis d'une clef qu'on tourne dans une serrure, pour se protéger, pour s'autoriser les confidences sans risquer les jugements, les avis, les silences... Je ne suis pas partie, je me suis protégée...<br /> <br /> Ensuite, l'aventure est devenue différente. J'ai eu des vérités à écrire, des réalités difficiles que je n'avais pas envie de partager. Les confidences sont parfois plus violentes qu'une mise à nue. On ne va pas au hammam avec n'importe laquelle de ses amies... Alors, il m'a fallu choisir une nouvelle fois, en essayant de ne pas blesser. J'ai pensé à tort que je n'étais plus une blogueuse aux yeux de celles qui continuaient à lire ce qui était devenu un vrai journal, sans retenue. Il n'était pas question de "préférences" mais juste de liberté d'expression... J'étais amie avec certaines qui ne me lisaient pas quotidiennement, je pouvais rester amie avec d'autres qui ne me liraient plus. Mais ne pas accepter mon besoin d'éloignement, c'était limiter les relations à des liens de blogueuses, ce que j'ai toujours fui, comme le succès, les classements, les collectifs...<br /> <br /> Mon blog de couture est artisanal, sans prétentions aucune, et j'ai plaisir à me dire que, quotidiennement, beaucoup viennent en silence y puiser des tutos, des patrons, des petits trucs que j'aurais aimé avoir lors de mes premiers pas en couture... Il est parfois question de la Porte et cela me surprend toujours... <br /> <br /> Andrée a raison, les histoires d'amitié sont proches des histoires d'amour... On ne tombe pas amoureux tous les jours... Il faut accepter que les liens ne s'expliquent et que, parfois, ils se meurent...<br /> <br /> Pour finir, Silo, je te le redis ici comme je l'ai fait ailleurs, ne laissons pas les blogs se mettre au milieu du lien qui s'est tissé, ce serait nous réduire à l'état de blogueuses... Pour vivre heureux, vivons cachés...
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