en plein tricot d'un gilet,
il est d'un coup devenu boulet.
je n'ai pas touché une aiguille depuis mars.
on était en froid, elles et moi, 
en désamour.

j'avais des envies plein les yeux,
des laines plein la tête,
mes aiguilles avaient des fourmis,
mes doigts eux ne voulaient plus.
ma traversée en solitaire...

et puis j'ai appris que c'était son anniversaire au creux de juillet,
je voulais lui tricoter une douceur pour le froid lorrain à venir.
j'ai choisi une laine, toute douce,
alpaga et soie.
du bleu et j'ai monté les mailles.

un peu désorientée par les explications d'Ysolda,
marin n'a tout d'abord pas été une évidence.
et puis grâce aux unes et aux autres,
le déclic a eu lieu.
j'ai fait la traversée d'une traite au coeur d'août.

je lui ai offert dimanche dernier,
il lui tiendra chaud quand l'hiver reviendra
(le plus tard possible,
rien ne presse,
vraiment...!)