quand la mer monte
...parce que la vie n'est pas un long fleuve tranquille.
parce que quand la dépression fait son lit,
que ce soit accentué par une thyroide capricieuse ou pas,
on ne sait jamais quand se déchaineront les humeurs,
quand le creux de la vague sera là,
quand il faudra taper du pied avec lui pour le faire remonter,
contre sa volonté parfois.
parce que quand les anti dépresseurs ne jouent plus leur rôle et que les idées noires
ne font pas que planer,
il faut leur couper de nouveau la route, changer de molécule.
oui sauf que c'est terriblement éprouvant à vivre ce sevrage,
ce manque,
attendre que le relais se fasse
dans les angoisses de la, ou ,des crises où tout lâche.
n'avoir que la force de trouver inlassablement les mots quand il craque en plein paris,
qu'il ne veut plus continuer,
le pousser, le tirer, le porter, compter les jours.
demain cela fera 3 semaines,
et si les choses s'assouplissent, elles restent dures à vivre pour lui, pour nous.
un grand frère qui se rend compte que loin d'être des caprices, la souffrance en face est bien réelle, profonde et le trouver si démuni...
le regarder commencer à comprendre ce frère dont il s'était éloigné.
trouver le temps long,
se demander si un jour la tempête se retirera en laissant une plage apaisée...
(se demander souvent si les mots ont leur place ici,
ne pas taire mais ne pas trop en dire,
mais avoir besoin de poser les choses.
les tabous n'ont jamais fait partie de ma vie)
lieu de prière - dakar - décembre 2009